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Durabilité et tourisme

Publié le 10 Janvier 2020
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Cette année, de concert avec les experts en durabilité chez Synergy-Corporate Sustainability Management, l’AITC vous proposera une série d’articles et d’analyses décisionnelles portant sur des enjeux liés au tourisme et à la durabilité, ainsi que sur diverses tendances ayant un impact sur notre industrie.

Premier article de cette série :

Les principaux usages de l’électrification en tourisme

Autrice : Kayli Anderson, directrice associée, Synergy Enterprises

 

Le processus de conversion à l’électricité évolue à vitesse grand V. Non seulement les véhicules électriques produisent-ils moins de carbone et coûtent-ils moins cher à opérer, mais ils éliminent plusieurs particules et autres agents polluants rejetés dans l’atmosphère. Les émissions provenant d’un véhicule électrique ayant parcouru 100 km peuvent être aussi faibles que 0,02 kgCO2e, alors que la même distance parcourue par un véhicule moyen muni d’un moteur à combustion émet environ 24 kgCO2e.

Les sociétés de taxi, les voyagistes et même les compagnies aériennes ont amorcé un virage vers l’énergie électrique. Au début de 2019, Harbour Air a annoncé son intention de convertir toute sa flotte à l’électricité. Une telle volonté de passer à l’énergie électrique surpasse cependant le développement de nouvelles technologies et infrastructures permettant une conversion à grande échelle. Voici un portrait du transport maritime et terrestre, ainsi que de leur situation actuelle en termes de solutions électriques. 

 

Transport maritime 

Les moteurs électriques actuellement disponibles à des fins de transport maritime conviennent idéalement aux vaisseaux de plus petite taille servant au transport portuaire et aux excursions de croisière. Des moteurs électriques tels que ceux pour hors-bord Torqeedo sont utilisés par Maple Leaf Adventures et des dizaines d’autres voyagistes au Canada. Templar Marine, établie à Kelowna, en C.-B., fabrique des bateaux électriques de plus en plus convoités par les voyagistes en quête d’une alternative aux excursions en bateau-taxi. Ces moteurs électriques sont beaucoup plus silencieux, réduisant ainsi le dérangement de la faune marine et améliorant l’expérience de la clientèle. Une réduction des émissions, des coûts d’exploitation et du bruit se traduit par d’importants bénéfices pour les voyagistes offrant des expériences sur l’eau. Le poids des batteries pourrait cependant limiter l’adoption de la technologie pour les plus gros navires parcourant de grandes distances. Des alternatives potentielles seraient alors le gaz naturel liquéfié ou d’autres solutions hybrides.

 

Transport terrestre

Les organisations offrant des voitures de courtoisie ou ayant recours à des véhicules pour assurer le transport de leur personnel ou leurs invités peuvent bénéficier d’une transition vers la technologie électrique, afin de réduire les émissions et les coûts. Or, si l’on a assisté à la conversion réussie de navettes aux moteurs électriques, la disponibilité des technologies et les coûts liés aux autocars de moyenne ou grande taille demeurent d’importants freins pour l’adoption à grande échelle. La normalisation des technologies de recharge des batteries et une augmentation de la capacité du réseau au niveau régional sont les prochains obstacles à surmonter. Pour le moment, les usages urbains sur de courtes distances, où il est possible d’effectuer des recharges sur place durant la nuit, s’avèrent la meilleure alternative.

Alors que nous effectuons une transition vers une économie à faible émission de carbone, l’adoption des technologies électriques est vouée à se buter à certaines limites. Les infrastructures de recharge, les batteries et autres éléments pourraient s’avérer trop difficiles à déployer à grande échelle, particulièrement pour les flottes d’envergure. L’industrie s’affaire d’ores et déjà à étudier d’autres technologies telles que l’hydrogène, afin d’atteindre ses objectifs en termes de réduction des émissions de carbone. Les flottes du futur auront recours à une technologie hybride jumelant électricité, hydrogène, biodiésel et d’autres alternatives à faible émission.