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L'AITC et d'autres regroupements d'affaires font front commun afin d'exiger des solutions à la pénurie de main-d'oeuvre
L'Association de l'industrie touristique du Canada (AITC), conjointement avec la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Restaurants Canada et le Conseil canadien du commerce de détail, a rendu publique aujourd'hui une lettre ouverte aux ministres Jason Kenney et Chris Alexander, dans laquelle on leur demande d'intervenir dans une situation problématique où nombre d'employeurs doivent faire face à une importante pénurie de main-d'œuvre dans certaines régions du pays.
Ministre de l'Emploi et du Développement social
140, promenade du Portage
Gatineau (Québec) K1A 0J9
L'Honorable Chris Alexander
Ministre de l'Immigration et de la Citoyenneté
365, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario) K1A 1L1
Messieurs les Ministres,
Par la présente, nous désirons vous faire part de nos préoccupations communes et de celles d'un grand nombre de nos membres respectifs au sujet des changements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) - en particulier à l'égard des travailleurs occupants des postes débutant (ou non qualifiés) - et du problème de pénurie systémique de main-d'œuvre dans un grand nombre de régions et de secteurs de l'économie. Alors que nos organismes représentent une vaste gamme d'entreprises canadiennes en termes de taille et de secteur, nous sommes tous d'importants employeurs et créateurs d'emplois pour les travailleurs non qualifiés et peu qualifiés. Parmi nos membres qui connaissent les plus grandes pénuries en matière de dotation en personnel, nombreux sont ceux qui se trouvent dans des régions rurales ou éloignées du Canada - souvent dans des régions où sont établies de nombreuses entreprises d'exploitation de ressources naturelles qui offrent d'importants salaires et avantages sociaux.
Ces dernières années, le programme aurait fait l'objet de certains abus, et la coalition convient que des mesures correctives devraient être prises lorsqu'il est prouvé qu'un tel abus existe.
Néanmoins, le PTET a été extrêmement important pour les entreprises dans certaines régions et certains secteurs du pays. Notre pays dispose d'une main-d'œuvre très instruite qui possède l'un des plus hauts niveaux d'éducation postsecondaire du monde. Mais la situation du pays se trouve également renforcée du fait qu'un grand nombre d'employeurs offrent des postes qui exigent différentes qualifications - souvent des qualifications que l'on n'acquiert pas sur les bancs de l'école. Alors que ces employeurs continuent de recruter un nombre considérable de Canadiennes et de Canadiens, nombreux sont ceux qui jugent que le bassin de travailleuses et travailleurs disponibles se réduit rapidement.
Même s'il est imparfait, le PTET a fourni une certaine assistance cruciale face aux pénuries du marché du travail qu'un grand nombre de ces sociétés ont connues. Nous savons que certaines personnes pensent que les employeurs choisissent de recourir au PTET, mais nous pouvons vous assurer que nos membres utilisent ce programme parce qu'ils n'ont pas d'autres choix. Aucune compagnie n'entreprendrait de telles dépenses, n'accepterait de remplir une telle paperasserie ni de connaître de tels délais associés au PTET s'il existait une solution de rechange fiable dans sa région pour pourvoir les postes vacants.
Nos membres offrent régulièrement des augmentations de salaire, et nous désirons remettre en question un grand nombre d'études peu convaincantes qui ont laissé entendre le contraire. En effet, certaines associations signataires vous présenteront sous peu des preuves que le gouvernement a utilisé des données inexactes dans ses commentaires publics.
Alors que le système d'immigration permanente - et le nouveau système Entrée Express - pourrait fonctionner adéquatement pour les employeurs cherchant du personnel plus qualifié, ce système n'apporte que peu de choses aux employeurs cherchant des travailleurs moins qualifiés.
L'objectif ultime de la coalition est de prendre des mesures à court, moyen et long terme pour s'attaquer aux pénuries de main-d'œuvre, en particulier pour les employeurs de travailleurs moins qualifiés. Alors que chaque membre de la coalition présente un certain nombre de recommandations particulières à court et à long terme, nous demandons votre appui pour que les modifications suivantes soient étudiées pour aider à soutenir et renforcer une main-d'œuvre qui réponde aux besoins de tous les employeurs canadiens :
- Travailler avec les organismes d'employeurs à une étude nationale des besoins du marché du travail dans les catégories professionnelles peu qualifiées, en mettant tout particulièrement l'accent sur les régions rurales et éloignées du Canada, et les régions ayant une économie surchauffée (comme l'Alberta).
- Pour mieux comprendre et aborder les questions relatives aux qualifications, à la disponibilité et à la mobilité interprovinciale, entreprendre un sondage exhaustif auprès des Canadiennes et Canadiens au chômage sur leur consentement à envisager une variété de secteurs, d'heures et de régions. Interroger les chômeurs sur les restrictions en matière d'emploi et de mobilité pour traiter l'inadéquation entre les qualifications et la disponibilité.
- Offrir à tous les employeurs - y compris les employeurs de professionnels peu qualifiés - l'accès au système Entrée Express pour l'immigration permanente.
En ce qui concerne le PTET en particulier, nous recommandons ce qui suit :
- Insister fortement pour que les employeurs respectent toutes les ententes, et prendre des mesures rigoureuses contre tout employeur jugé coupable d'abuser du programme.
- Éliminer toutes les politiques discriminatoires contre les employeurs dans les catégories professionnelles exigeant peu de qualifications, y compris les mesures prises récemment contre les secteurs de la restauration, de l'hébergement et du commerce de détail.
- Envisager de maintenir indéfiniment à 30 % la limite des heures des TET par lieu de travail et envisager de modifier la règle relative au taux de chômage de 6 % dans les régions où il est démontré que des besoins existent. Faire passer à deux ans le permis de travail minimum pour les TET.
- Veiller à ce que les TET de tous niveaux de qualifications aient accès à la résidence permanente. Veiller à ce que tous les TET au Canada, dont la demande de résidence permanente est en cours de traitement, soient autorisés à rester au Canada jusqu'à ce que leur demande soit traitée.
- Mettre au point un « Code de conduite pour employeurs utilisant le PTET » que les employeurs seraient tenus de respecter.
Ces recommandations aideront à créer un bassin de main-d'œuvre auquel pourront accéder les employeurs tout en empêchant l'abus du programme ainsi que des travailleurs étrangers. Les membres de la coalition s'engagent à collaborer avec le gouvernement à l'élaboration d'une solution juste et réaliste pour tous.
Nous demandons qu'une rencontre soit organisée afin de discuter des recommandations ci-dessus et de la meilleure façon de procéder, et nous communiquerons avec vos bureaux dans les jours qui viennent pour fixer une date et une heure qui conviennent à tous. Nous vous remercions à l'avance de l'attention que vous prêterez à cette demande.
Veuillez agréer, Messieurs les Ministres, l'expression de nos sentiments distingués.
Dan Kelly Président et chef de la direction Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
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Donna Dooher
Présidente et cheffe de la direction intérimaire
Restaurants Canada
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Diane J. Brisebois
Présidente et cheffe de la direction
Conseil canadien du commerce de détail
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Rob Taylor
Président et chef de la direction (intérimaire)
Association de l'industrie touristique du Canada
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