Articles de l'AITC Parle > Attendez, les mauvaises herbes sont aussi des fleurs!
À l’approche de la saison estivale, les entreprises et destinations se préparent à l’arrivée des visiteurs. Dans tout le pays, les acteurs du tourisme s’occupent de leurs terrains, taillent des arbres et plantent des fleurs pour créer un environnement invitant et visuellement attrayant pour les voyageurs.
Mais avant d’arracher toutes ces mauvaises herbes, prenez un instant pour en saisir la valeur. Ces « mauvaises » herbes jouent peut-être un rôle important dans l’équilibre écologique ou sont d’une beauté surprenante.
Après tout, « les mauvaises herbes sont aussi des fleurs lorsqu’on apprend à les connaître ».
Cette importante leçon nous encourage à réévaluer notre perception de notre environnement. Peu importe si vous gérez un parc ou une place publique, le paysagement autour de votre immeuble ou des bacs de jardinage, vous avez tout intérêt à suivre le conseil d’Alan Alexander Milne, le créateur de Winnie l’ourson. Il est important de voir au-delà de l’apparence des mauvaises herbes et à en connaître la valeur pour la nature.
Les fleurs sauvages représentent un chaînon indispensable dans l’écosystème local. Elles fournissent de la nourriture et un refuge pour les insectes pollinisateurs et font partie de nombreux habitats d’animaux. Selon Eric Lyons (en anglais) de l’Université de Guelph, l’une des meilleures façons de réduire les effets écologiques néfastes de l’environnement bâti est de créer des zones ou des corridors de fleurs sauvages comprenant de l’herbe, des arbustes et des plantes indigènes qui attirent les pollinisateurs. Qui plus est, les fleurs sauvages et les plantes indigènes sont souvent plus résilientes et requièrent moins d’eau et de soins que d’autres plantes.
Un article ne suffit pas pour résumer les nombreux avantages des fleurs sauvages. Certains considèrent les « mauvaises » herbes comme une nuisance dans l’espace limité de leur jardin. D’autres ignorent peut-être tout simplement le rôle qu’elles jouent pour les insectes pollinisateurs et la résilience de l’écosystème. Je dois admettre qu’autrefois, j’ignorais les bienfaits des fleurs sauvages, mais ma perspective a évolué. J’espère que mon expérience pourra renseigner d’autres personnes.
À l’été 2022, j’habitais au paese de Montespertoli, un petit village niché dans le paysage valloné de la Toscane. Un bel après-midi, je me rendais dans un orto communautaire pour aider à préparer le jardin pour la nouvelle saison. À mon arrivée, j’étais éblouie par les jolies fleurs odorantes qui poussaient partout dans le jardin. « Che profumo! Bellissimi fiori! De quelles fleurs s’agit-il? », demandais-je au jardinier dont le teint trahissait les nombreuses heures passées au soleil.
Au lieu de me servir la réponse romantique et exotique à laquelle je m’attendais, le jardinier rit. « Ce ne sont pas des fleurs », affirma-t-il. « Ce sont de mauvaises herbes! Viene ragazzo, aidez-moi à nettoyer un petit bout de terrain. » Il m’envoya préparer le sol dans un petit coin de l’orto. Alors que je commençais à arracher les mauvaises herbes qui entouraient la section des légumes, il accourrait en criant « Basta! Basta! Arrête! » et en gesticulant avec ses bras et mains en signe de son mécontentement évident. Après s’être calmé, le jardinier me confia : « il y a quelques instants, vous disiez que ces fleurs étaient bellissimi et qu’elles dégageaient un parfum agréable. Vous les aimiez, non? Alors, pourquoi les arrachez-vous en si grand nombre? Elles vous procurent du bonheur. Elles procurent du bonheur aux oiseaux et aux abeilles. Elles procurent du bonheur au jardin. »
Après mon retour au Canada, et alors que j’étais en train d’aménager mon propre petit jardin, j’ai compris l’importante leçon que j’avais apprise pendant mon séjour en Italie :
De regarder mon chez-moi, ma communauté et mon environnement (fleurs indigènes) avec la même curiosité et le même enthousiasme qu’affichent les touristes.
Depuis cette prise de conscience, non seulement sais-je apprécier l’importance écologique des fleurs sauvages, mais aussi leur beauté unique.
Vous aussi pouvez créer de l’intérêt et des conversations autour du rôle joué par les fleurs sauvages, notamment pour améliorer, sans grand effort, la viabilité de nos écosystèmes et de nos régions. Je vous invite à découvrir les ressources (en anglais) ci-dessous qui pourraient vous aider à ajouter une touche « sauvage/indigène » à votre entreprise, destination ou auberge touristique.
Découvrez, partagez et faites pousser!
- À lire : Xeriscaping: the practice of designing landscapes to reduce or eliminate the need for irrigation - National Geographic
- À voir : 7 Ways to USE Weeds in Your Garden - Epic Gardening
- À écouter : Ep 60: Sustainable Landscaping with Dr. Sharon Hall (Arizona State University)
- Pour planifier : Fire Resistant Landscaping - Vail Fire & Emergency Services
- Pour signaler : Report Invasives App - Invasive Species Council of British Columbia
- À visiter : UBC Botanical Garden