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Analyse de rentabilisation du tourisme durable

Publié le 6:58 PM, 28 juillet 2021
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Les entreprises ayant une solide stratégie de durabilité ont le potentiel d’accroître leur rentabilité de 51 % à 81 %. Pourtant, lorsque des termes comme « tourisme durable », « virage vert » ou « tourisme responsable » sont à l’ordre du jour des réunions, on conclut trop souvent que des actions en ce sens ne se traduiront que par des dépenses additionnelles. Ainsi, nombre d’organisations se trouvent à rater des occasions de réduire les dépenses et de hausser les revenus – pour ultimement accroître la rentabilité.

S’appuyant entre autres sur ses années de recherche et d’interventions sur le terrain auprès d’une grande variété d’entreprises, l’auteur et conférencier canadien Bob Willard a conclu que, si une entreprise typique privilégiait une approche basée sur les meilleures pratiques en matière de durabilité, elle parviendrait à hausser ses profits d’au moins 51 % dans un délai de trois à cinq ans – alors qu’un statu quo pourrait mener à une baisse potentielle de 16 % à 36 %. Si une hausse de la rentabilité de plus de 50 % peut certes sembler impressionnante, sur quoi une telle donnée s’appuie-t-elle?

 

Calculer la hausse des revenus

D’abord, étudions la première composante de l’équation de la rentabilité, soit les revenus. Selon les études menées par Willard, la plupart des entreprises peuvent potentiellement accroître leurs revenus de 9 % en moyenne en mettant en place et en faisant connaître leurs initiatives de durabilité. Dans le secteur du tourisme, une telle hausse des revenus pourrait être attribuable à la capacité d’attirer davantage de clients en élaborant un récit à la fois authentique et crédible axé sur la durabilité, et ce, tant au niveau de la destination que de son modèle d’affaires.

La plus récente étude 2021 de Booking.com sur le tourisme durable, menée auprès de 30 000 répondants en provenance de 30 pays ainsi que 3 390 fournisseurs d’hébergement établis dans 20 pays, révèle que 83 % des voyageurs sont d’avis que le tourisme durable est un enjeu crucial. Aussi, 75 % d’entre eux croient que les entreprises du secteur des voyages devraient offrir davantage d’alternatives durables, et 73 % auraient tendance à privilégier un fournisseur d’hébergement qui met en place des pratiques durables. Or, 49 % des voyageurs croient qu’on leur offre trop peu d’options durables.  

Une hausse des revenus pourrait également être attribuable à la promotion des expériences culturelles et naturelles offertes par une destination, ainsi qu’à une offre qui met en valeur un tel héritage culturel et naturel.

 

La durabilité comme moyen de réduire les dépenses

Les choses deviennent particulièrement intéressantes lorsqu’il est question de la composante dépenses de l’équation. C’est ici que l’on constate les importantes économies qui peuvent être engendrées, et que les entreprises sont confrontées à un important risque si elles refusent toujours d’agir en matière de durabilité.

Commençons par l’énergie. En s’y prenant de façon stratégique et méthodique, les entreprises touristiques occupant des locaux physiques tels que les hôtels, par exemple, peuvent économiser jusqu’à 75 % sur les coûts énergétiques, alors que les voyagistes peuvent éliminer la totalité des frais de carburant. De telles économies s’avèrent plus importantes que jamais, alors que l’on assiste à une hausse tant des coûts énergétiques que des taxes sur le carbone – hausse qui se maintiendra au cours des prochaines années. Les économies sont généralement obtenues en procédant à une évaluation de l’énergie utilisée ou de la flotte de véhicules; en priorisant les projets en fonction de leur période de remboursement et du rendement du capital investi; en élaborant un budget et un plan de mise en œuvre pour chaque projet; et en ajustant continuellement ce processus.

Afin d’aider à payer les coûts de tels projets, plusieurs services publics proposent des études énergétiques subventionnées et des rabais à leurs clients commerciaux. Aussi, le gouvernement fédéral offre des incitatifs fiscaux pour les importants projets d’énergie renouvelable et de conservation, et les gouvernements provinciaux accordent des rabais pour les véhicules électriques et autres initiatives du genre. Enfin, de plus en plus d’institutions financières proposent des taux réduits pour les projets menant vers une réduction de l’empreinte carbone. Lisez l’excellent article de la Banque de développement du Canada, intitulé Comment obtenir du financement pour votre projet de rénovation écologique, si votre projet exige un financement extérieur. Il existe également un programme appelé EcoFund, mis sur pied par GreenStep, qui vise à aider les entreprises touristiques à générer annuellement des dizaines de milliers de dollars aux fins d’investissement dans des projets axés sur les économies d’énergie et une réduction de l’empreinte carbone.        

Une autre façon d’engendrer des économies est de réduire les déchets (20 % d’économies en moyenne), ainsi que la consommation d’eau et l’utilisation de matériaux (10 %). Une bonne façon de commencer serait de procéder à une évaluation de votre production de déchets. GreenStep a d’ailleurs conçu diverses trousses d’information pratiques et gratuites pour l’un de ses clients, qui peuvent également servir de guide pour les entreprises, festivals et événements tout au long du processus d’évaluation des déchets et de la mise en place (ou l’amélioration) d’un programme de gestion de ces derniers.

Afin d’aider à réduire l’utilisation de matériaux, vous pourrez songer à élaborer une politique d’achats durables. Un enjeu d’importance pour le secteur touristique est le recours au plastique à usage unique. D’ailleurs, le Programme environnemental des Nations unies a récemment publié un rapport intitulé Rethinking Single-Use Plastic Products in Travel and Tourism (en anglais seulement).

Une réduction de la consommation d’eau est une approche relativement peu coûteuse. Il s’agit surtout de moderniser et diminuer le débit des pommes de douche, des robinets, des valves de pulvérisation et des toilettes, et d’installer des systèmes d’irrigation goutte à goutte aux fins d’agriculture et de paysagement. 

La main-d’œuvre demeure un avantage financier souvent négligé dans la mise en œuvre d’une stratégie de durabilité, et cela demeure un défi pour l’industrie touristique. Des études révèlent que les entreprises où les employés sont encouragés à prendre part à leurs initiatives de durabilité constatent une hausse de la productivité et de l’innovation, une réduction du roulement de personnel et une plus grande facilité à attirer et conserver des employés compétents. Les études de Willard indiquent que de tels avantages peuvent entraîner des économies de 27 % en moyenne sur les coûts de main-d’œuvre.

 

Bénéfice net

En jumelant la hausse des revenus et la réduction des dépenses engendrées par la mise en œuvre d’un plan stratégique de durabilité, les études de Willard démontrent que les entreprises peuvent accroître leurs profits de 51 % à 81 %, tout en éliminant les risques d’un résultat inverse.

Pourquoi attendre, alors? Le temps est venu pour vous d’accélérer le processus menant vers la durabilité. Les liens contenus dans le présent article peuvent servir de point de départ. Aussi, je demeure disponible pour une consultation gratuite afin de discuter des façons dont nous pourrions vous être utiles. Vous pouvez également prendre l’Engagement envers le tourisme durable 2030, et ainsi vous engager à améliorer votre performance en matière de durabilité d’ici 2030. Nous vous fournirons alors conseils et ressources pour vous accompagner dans ce processus.